Qui peut souscrire un plan d’épargne retraite individuel (PERIN) ? Conditions et profils éligibles

Le Plan d’épargne retraite individuel (aussi appelé PER individuel ou PERIN) est souvent présenté comme un produit universel et accessible à tous. Mais dans les faits, qui peut réellement y souscrire ? Est-il réservé aux actifs ? Faut-il avoir des revenus réguliers ? Peut-on en ouvrir un même après son départ à la retraite ?

On imagine souvent des conditions strictes. Mais en pratique, elles sont presque inexistantes. Le plan d’épargne retraite individuel est en effet ouvert à une grande variété de personnes et de situations, avec très peu de restrictions.

Dans cet article, on fait le point sur les profils concernés, les conditions à remplir et les possibilités concrètes offertes par ce produit d’épargne retraite. Objectif : savoir si ce plan retraite est vraiment fait pour vous !

Qu’est-ce que le plan d’épargne retraite individuel (PERIN) ?

Le Plan d’épargne retraite individuel est un produit qui a été lancé dans le cadre de la loi Pacte de 2019. Et contrairement aux deux autres types de PER créés à la même occasion (à savoir le PERO ou PER obligatoire, et le PERCOL, ou PER collectif), le PERIN s’adresse aux particuliers, et non aux entreprises.

Le principe du dispositif est simple : vous versez de l’argent sur votre plan d’épargne retraite individuel tout au long de votre vie, à votre rythme. Ces sommes sont alors investies sur des supports financiers, pour que votre épargne fructifie jusqu’à votre retraite. 

À ce moment-là, vous pouvez récupérer votre capital sous forme de rente viagère, de capital, ou d’un mix des deux. Dans certains cas exceptionnels (accident de la vie, chômage, invalidité, achat de résidence principale…), vous pouvez également récupérer votre capital avant la retraite.

Le plan d’épargne retraite individuel présente deux grands avantages :

  • Il permet de se constituer un complément de retraite, dans un contexte où le système public montre ses limites.

  • Et il ouvre droit à un avantage fiscal : les versements volontaires peuvent en effet être déduits de votre revenu imposable, dans la limite d’un plafond annuel. 

Pour en savoir plus, voir notre article sur la fiscalité du PERIN.

Le PER individuel : un plan d’épargne accessible à tous

“Tout particulier (âgé de plus de 18 ans) peut épargner sur un PER individuel : salarié, chef d'entreprise, travailleur non salarié, profession libérale, demandeur d'emploi, sans activité ou retraité”, peut-on lire sur le site service-public.fr.

Autrement dit, pas besoin d’avoir un CDI, un revenu fixe ou une activité en cours pour ouvrir un plan d’épargne retraite individuel. Il n’y a aucune condition de statut professionnel, aucun niveau de revenu minimum requis, et aucune obligation de versement régulier.

Seule contrainte à connaître : l’âge minimum. Depuis le 1er janvier 2024, il faut en effet avoir 18 ans pour pouvoir ouvrir un plan d’épargne retraite individuel. Cette évolution s’explique par la création d’un autre produit d’épargne dédié : le Plan Avenir Climat, conçu spécialement pour les mineurs et les jeunes de moins de 21 ans.

Les plans d’épargne retraite individuels ouverts avant 2024 au nom d’un enfant mineur restent actifs, mais il n’est plus possible d’y verser de l’épargne tant que l’enfant n’a pas atteint sa majorité.

En résumé, le plan d’épargne retraite individuel coche la case “ouvert à tous” presque sans exception. C’est un outil universel, souple, et adaptable à chaque parcours.

Bon à savoir : chez Gedeon, comme chez la plupart des assureurs responsables, il existe toutefois quelques garde-fous pour assurer que la souscription de notre PER ait réellement du sens dans chaque situation. 

Certaines vérifications sont donc mises en place et la souscription peut être refusée dans des cas très spécifiques, comme une mise sous tutelle, ou un risque identifié de besoin de liquidités à court terme. Ces mesures ne sont pas là pour restreindre, mais pour garantir que l’épargne de nos clients reste un choix éclairé, et adapté à leurs projets de long terme ! 

Tour d’horizon des profils qui peuvent souscrire un plan d’épargne retraite individuel (PERIN)

Salariés du secteur privé et public

Pour les salariés qui n’ont pas accès à un plan d’épargne retraite d’entreprise, ce qui est assez courant dans les PME et les ETI notamment, le PERIN représente une solution simple pour se constituer une épargne retraite à titre individuel.

Le plafond de déductibilité des versements volontaires est d’ailleurs relativement élevé pour les salariés, ce qui en fait un levier d’optimisation fiscal intéressant. 

En 2025, par exemple, ce plafond s’élève à :

  • 4 637 €, pour les salariés dont le revenu net imposable 2024 est inférieur à 46 368 €.  Le calcul correspond à 10% du PASS, le plafond annuel de la sécurité sociale.
  • Jusqu’à 37 094 € pour les salariés dont le revenu imposable est supérieur à cette somme. Dans ce cas, le plafond correspond à 10% du revenu net imposable, dans la limite de 8 PASS.

Et pour ceux qui bénéficient déjà d’un plan d’épargne retraite d’entreprise ? Il est tout à fait possible de cumuler un PERIN avec un PERO et/ou un PERCOL, mais ce n’est toutefois pas une stratégie particulièrement intéressante d’un point de vue strictement financier.

Il ne faut en effet pas s’attendre à un avantage fiscal supplémentaire : tous les versements volontaires, quel que soit le type plan, s’inscrivent dans un même plafond global de déduction fiscale.

L’intérêt du plan d’épargne retraite individuel dans ce cas est ailleurs : c’est un moyen d’avoir plus de contrôle sur son épargne, de choisir où investir, et de ne pas tout laisser entre les mains d’un contrat collectif souvent rigide. C’est aussi une option extrêmement flexible : si vous changez d’entreprise ou que vous devenez indépendant, vous n’avez aucune démarche à faire pour le conserver. 

Ouvrir un PERIN est un choix qui peut s’avérer pertinent pour ceux qui veulent garder la main sur leur stratégie d’épargne retraite, sans dépendre des options proposées par leur employeur.

Travailleurs non-salariés (TNS, indépendants, professions libérales)

Pour les indépendants, professions libérales et autres TNS (travailleurs non-salariés), le PER individuel est, dans la majorité des cas, le seul outil retraite disponible, sauf pour ceux qui détiennent un vieux contrat collectif hérité d’une précédente activité salariée.

Ce qui en fait un outil particulièrement adapté à leur profil, c’est d’abord sa souplesse : aucun engagement de versement, aucun minimum imposé, une liberté totale pour adapter l’effort d’épargne aux hauts et aux bas de l’activité.

Mais surtout, le PERIN se distingue pour ces profils par un plafond fiscal bien plus généreux que pour les salariés : c’est le plafond Madelin.

À combien s’élève-t-il ? En 2025 :

  • Si le revenu net imposable est inférieur à 47 100 € : le plafond de déduction est égal à 10% du PASS, soit 4 710 €.
  • Au-delà de ce seuil : la déduction autorisée passe à 10% du revenu net imposable + 15% de la fraction comprise entre 1 et 8 PASS, avec une déduction maximale pouvant atteindre 94 200 €.

Autrement dit : plus les revenus sont élevés, plus le gain fiscal est significatif. Pour les indépendants qui dégagent un bon résultat, le PER individuel est donc bien plus qu’un simple produit retraite, c’est un vrai outil d’optimisation fiscal.

Demandeurs d’emploi, étudiants, inactifs

On l’ignore parfois, mais il est tout à fait possible d’ouvrir un plan d’épargne retraite individuel même sans avoir des revenus réguliers. Étudiants, personnes sans activité, demandeurs d’emploi : tous les particuliers majeurs peuvent y accéder, sans condition de ressources ni obligation de statut professionnel.

L’épargne se construit librement, sans obligation de versements réguliers. On peut en effet alimenter son PER très ponctuellement, et avec des montants très modestes. Seule contrainte à l’entrée : un premier versement minimum, mais qui reste généralement assez accessible. Chez Gedeon, par exemple, 120 € suffisent pour démarrer.

À quoi bon ouvrir un PER individuel quand on a des capacités d'épargne limitées ? Commencer tôt permet de profiter pleinement des avantages de la capitalisation. Plus l’épargne est placée longtemps, plus elle peut générer des intérêts. Même avec des montants modestes, l’effet cumulé peut faire une vraie différence au moment de la retraite.

À noter : sur le plan fiscal, l’avantage immédiat du plan d’épargne retraite individuel est souvent limité pour ces profils, car ils sont peu ou pas imposés. Mais il existe une alternative intéressante : ne pas déduire les versements à l’entrée, et ainsi bénéficier d’un avantage fiscal au moment de la sortie. Une stratégie pertinente pour ceux qui anticipent une montée en revenus (et donc en imposition) à moyen ou long terme.

Et pour celles et ceux qui souhaitent quand même profiter de la déduction dès maintenant,  il faut savoir que le plafond de déduction fiscale n’est pas basé sur un pourcentage des revenus, mais sur une formule forfaitaire : jusqu’à 4 637 € par an en 2025.

Retraités 

Oui, il est encore possible d’ouvrir un PER individuel après le départ à la retraite. Mais les règles du jeu ne sont plus tout à fait les mêmes. Certaines conditions deviennent plus strictes : certains assureurs fixent par exemple un âge maximum pour souscrire (on va y revenir), et les bénéfices fiscaux sont moins avantageux que pour les actifs. 

Cela peut toutefois rester une bonne carte à jouer quand on est à la retraite, et ce, pour deux raisons principales :

  1. Le plan d’épargne retraite individuel permet aux retraités de déduire leurs versements de leur revenu imposable, comme pour tout autre épargnant. Cela peut être particulièrement utile en cas de revenus complémentaires significatifs, comme des loyers ou des rentes. En revanche, le plafond de déduction applicable est le même que pour les inactifs : 4 710 € en 2025, donc assez limité. 

Bon à savoir : ce plafond de déduction peut toutefois être plus élevé en cas de cumul emploi-retraite, selon les revenus perçus.

  1. Mais là où le plan d’épargne retraite individuel prend tout son sens pour les retraités, c’est surtout dans une logique de transmission patrimoniale. Comme une assurance-vie, le PER permet en effet de désigner un ou plusieurs bénéficiaires en cas de décès, avec une fiscalité particulièrement avantageuse… à condition d’avoir anticipé.

En bref : 

  • Si l’épargnant décède avant 70 ans, chacun de ses bénéficiaires profite d’un abattement de 152 500 €, puis les sommes sont taxées à 20% jusqu’à 700 000 €, et 31,25% au-delà. Autant dire que, sauf patrimoine très important, les droits à payer sont souvent inexistants, ce qui fait du PER un outil de succession très avantageux.
  • Si le décès survient après 70 ans, le régime devient légèrement moins favorable : les versements effectués après cet âge ne bénéficient que d’un abattement global de 30 500 €, partagé entre tous les bénéficiaires. Au-delà, le capital est intégré à la succession, avec les droits correspondants.

Conclusion : pour les retraités qui souhaitent utiliser le plan d’épargne retraite individuel comme outil de transmission, la bonne pratique est d’alimenter au maximum le plan avant 70 ans. Cela permet d’optimiser la fiscalité au bénéfice de ses proches, tout en continuant à faire fructifier son épargne retraite dans un cadre souple et sécurisé.

Existe-t-il un âge maximum pour ouvrir un PER individuel ?

Officiellement, il n’existe pas de limite d’âge légale pour ouvrir un PER individuel, si ce n’est une condition minimum fixée à 18 ans depuis le 1er janvier 2024. Le produit est donc accessible à tout particulier majeur, sans restriction liée à l’âge. 

Mais ça, c’est la théorie. En pratique, la situation est un peu différente. 

De nombreux assureurs ou distributeurs imposent un âge maximum à la souscription, souvent situé entre 65 et 70 ans. Ces plafonds ne sont pas prévus par la loi, mais relèvent des conditions commerciales fixées par chaque établissement.

Résultat : passé un certain âge, il est possible que la souscription d’un plan d’épargne retraite individuel ne soit plus acceptée, même si rien ne l’interdit sur le plan réglementaire. Il est donc fortement recommandé de vérifier les conditions générales du contrat, ou de se faire accompagner pour identifier les solutions encore accessibles.

Études de cas : les avantages du PER individuel pour différents types de profils

Le plan d’épargne retraite individuel a la particularité de pouvoir s’adapter à des profils très variés. Mais qui s’en sert, et pour quoi faire, en pratique ? Voici quatre situations types qui illustrent les raisons (fiscales, patrimoniales ou stratégiques) qui peuvent motiver l’ouverture d’un plan d’épargne retraite.

Jeanne, salariée à 41% de TMI, 45 ans

Jeanne est cadre dans une entreprise de taille moyenne qui ne propose pas de PER d’entreprise. Elle gagne bien sa vie, n’a pas encore de plan d’épargne retraite, et paie un montant significatif d’impôts, puisque son TMI (taux marginal d’imposition) s’élève à 41%. 

Pour elle, le PER individuel est avant tout un levier de défiscalisation immédiate : chaque euro versé vient en déduction de son revenu imposable.

En 2025, si elle verse 10 000 € sur son plan, elle peut par exemple obtenir un gain fiscal de 4 100 € (41% de 10 000 €). Autrement dit, son effort réel d’épargne n’est que de 5 900 €, pour une somme de 10 000 € placée. C’est l’État qui “finance” 41% de son effort, via la déduction.

Au-delà de l’avantage fiscal, c’est aussi un bon moment pour elle pour commencer à anticiper sa retraite. Elle a encore une vingtaine d’années devant elle pour faire fructifier son épargne.

Thomas, indépendant en reconversion

Thomas est graphiste freelance depuis trois ans. Il a quitté le salariat après dix ans en agence, où il bénéficiait d’un ancien contrat article 83. 

Depuis, il n’a jamais vraiment pris le temps de s’occuper de sa retraite. Mais cette année, les choses changent : il enregistre un chiffre d’affaires record, avec un bénéfice imposable de 70 000 €. Résultat : une belle réussite… et une très grosse ligne “impôts à payer” en perspective. 

Il décide donc d’ouvrir un PER individuel, à la fois pour reprendre la main sur son épargne retraite, regrouper son ancien article 83, et profiter de l’avantage fiscal du dispositif, avec le plafond Madelin réservé aux indépendants. 

En 2025, cela lui permet de déduire jusqu’à environ 20 000 € de son bénéfice, soit une économie d’impôt de 6 000 € dans la mesure où il se situe dans la tranche marginale d’imposition à 30%.

En clair : il place 20 000 € pour sa retraite, mais n’en “paie” réellement que 14 000. Et tout ça, sans perdre en flexibilité : rien ne l’oblige à verser autant l’année prochaine.

Lila, étudiante de 23 ans, premiers revenus

Lila est en master, avec un petit job à mi-temps. Elle n’est pas imposable, mais commence à s’intéresser à son avenir financier. En ouvrant un PER maintenant, elle peut profiter de la capitalisation sur le très long terme, même avec des petits montants.

Elle choisit pour l’instant de ne pas déduire ses versements à l’entrée, car elle n’est pas imposée. L’avantage ? Cela lui permettra d’être exonérée d’impôt à la sortie, lorsqu’elle aura potentiellement un revenu plus élevé. 

Pas de gain fiscal immédiat, mais une stratégie de long terme bien pensée.

Paul, jeune retraité de 64 ans

Paul a pris sa retraite après une carrière de salarié dans la fonction publique. Il perçoit une pension de 2 400 € net par mois, à laquelle s’ajoutent 1 000 € mensuels de loyers issus d’un petit bien locatif. Résultat : il reste dans une tranche d’imposition non négligeable.

Pour lui, ouvrir un plan d’épargne retraite individuel a du sens : il peut déduire jusqu’à 4 710 € de ses revenus en 2025, ce qui lui permet de réduire efficacement son impôt, tout en continuant à faire travailler son capital.

Mais ce n’est pas tout. Paul souhaite aussi transmettre une partie de son patrimoine à ses enfants dans les meilleures conditions. En versant sur son PER individuel avant ses 70 ans, il prépare une succession optimisée : chaque bénéficiaire pourra compter sur un abattement de 152 500 € en cas de décès, comme en assurance-vie.

Un moyen simple de combiner défiscalisation immédiate et transmission avantageuse, tout en gardant une épargne retraite mobilisable en cas de besoin.

Les démarches pour ouvrir un PERIN : simple et rapide

Le parcours pour ouvrir un plan d’épargne retraite varie fortement selon l’intermédiaire que vous choisissez : certains distributeurs imposent encore des documents papier ou des délais interminables… quand d’autres proposent une souscription entièrement digitalisée, en quelques minutes.

En général, il faut :

  • Remplir un questionnaire (profil investisseur, objectifs, horizon retraite),
  • Fournir des documents comme une pièce d’identité, un justificatif de domicile et un RIB,
  • Effectuer un premier versement.

Chez Gedeon, l’expérience a été pensée pour aller à l’essentiel.

L’ouverture se fait en ligne, en quelques minutes à peine, sans paperasse ni rendez-vous. Comme évoqué précédemment, 120 € suffisent pour démarrer, et tout se gère ensuite depuis votre espace personnel en ligne : gestion pilotée ou libre, versements ponctuels ou programmés, suivi des performances, transferts d’anciens contrats… 

Tout a été pensé pour que vous puissiez vous lancer facilement, avancer, et commencer enfin à sécuriser votre avenir financier !

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